Pour la mémoire et contre l’érosion biologique

            A l’initiative de Madame Dell’Unto et dans le cadre du devoir de mémoire, le collège a invité des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie à témoigner sur la guerre d’Algérie (1954-1962) ce mercredi 6 juillet 2022.

            Nos élèves de Troisième ont écouté trois témoins, tous octogénaires et membres de la Fédération Nationale des Anciens Combattants Algérie Maroc et Tunisie, raconter leur guerre avant que «l’érosion biologique» selon leur expression ne les fasse taire

            Chacun a raconté son service militaire, la formation initiale, puis la difficile traversée en bateau vers l’Algérie, l’émotion du dépaysement, la peur permanente des attentats, des embuscades.

Nul récit de combat, mais le récit d’une vie soudée de camarades, partageant les rations, les colis, le thé brûlant à la menthe les nouvelles, les loisirs …  d’interminables parties de cartes.

                  Messieurs Aubry, Gillant et Tisserand ont ajouté que leurs souvenirs étaient plus amples et que tout ne pouvait être raconté, que des cauchemars les accompagnaient encore parfois.

                    Les questions posées par les élèves sur le ressenti des familles restées en métropole ont fait apparaître le fait d’une grande ignorance de l’opinion publique censurée sur les «opérations de maintien de l’ordre», sur le rapatriement des corps de nuit ; nos élèves ont été très émus à cette évocation.

                    Dans une dernière prise de parole, ils ont expliqué leur engagement au sein de la F.N.A.C.A. au nom de leurs 30 000 camarades décédés, des 240 000 blessés et mutilés, pour faire reconnaître que des «gamins» du contingent de 19 à 20 ans ont vécu une guerre, une vraie et qu’ils la vivent encore.